Section de Marne et Chantereine

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Ne vendons pas les logements sociaux !

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Le conseil municipal de Chelles du 25 mars 2011 a voté l'autorisation de mise en vente de 119 logements sociaux appartenant à Marne & Chantereine Habitat (Ex OPHLM de Chelles) dans le secteur du Mont-Chalat. Le groupe des élus communistes de Chelles désapprouve cette décision du groupe socialiste et du groupe des Verts, décision qui a reçu le soutien de l'opposition UMP et Modem. Une remarque préalable. Notre groupe n'a bien sûr rien contre l'aspiration exprimée par nombre de nos concitoyens d'accéder à la propriété. Dans un monde où tout nous est présenté comme précaire (cf la présidente du Medef, Laurence Parisot qui déclarait : « L'amour est précaire, le travail doit l'être aussi »), il est bien naturel d'envisager l'accession à la propriété comme un moyen de se protéger, d'accéder à plus de stabilité. C'est d'ailleurs sur cette vague que surfe le gouvernement, comme le faisait d'ailleurs Nicolas Sarkozy en 2007, lorsqu'il proposait de développer les crédits hypothécaires comme aux Etats-Unis, dispositifs de prêts devenus célèbres depuis sous l’appellation de « Subprime »... et qui ont conduit le monde à la castrophe financière que nous connaissons. « Tous propriétaire » ! Cela sonnait bien. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres : entre 2007 et 2009, le nombre de revenus moyens ayant pu accéder à la propriété a diminué de 37%. Aujourd'hui, plus personne ne parle de la maison à 15 euros par jour, sauf pour en plaisanter. L'accession « sociale » à la propriété ne se fait que sur le dos du parc social en le vendant par petits bouts. Pour ce faire, la Loi Boutin organise le sous-financement des bailleurs sociaux les obligeant à vendre une partie de leur parc pour pouvoir continuer à construire. Ainsi, le président de Marne & Chantereine Habitat a beau se faire rassurant en indiquant que ces ventes permettront de construire de nouveaux logements, il n'en demeure pas moins que le parc social de Chelles pourrait se voir amputé de 119 logements alors qu'il en manque tant. Et ce n'est pas fini : un autre bailleur, le Logement français vient d'ailleurs de demander l'autorisation de vendre 39 logements sociaux, sans aucune garantie de construction pour compenser ces ventes... Or, malgré un rythme de construction significatif depuis 10 ans, le parc social chellois ne progresse pas et stagne aux alentours de 21% (4531 logements), 1 point au dessus du plancher fixé par la loi SRU alors même que le nombre de demandeur de logement ne cesse de croître. Pour répondre au besoin évalué à un million de logement sociaux dans notre pays, la vente n'est pas une solution.     On est d'ailleurs fondé à se demander si l'achat par les locataires, même à des prix inférieurs à ceux du marché, est une si bonne affaire que cela. M. Zermati indiquait à juste raison que nombre de locataires sont attachés à leur logement : ils y ont fait des travaux, plantés des arbres au rythme des naissances dans leur famille. Bref, ils se sont appropriés ces lieux. Normal, ils les occupent depuis 10, 15, 20 ans, parfois plus. Or les loyers qu'ils ont depuis si longtemps versé ont contribué à rembourser la construction même de leur logement, parfois bien au-delà de l'usage qu'ils en ont eu... La mise en vente de ces logements, contribue donc à les « marchandiser » alors qu'ils sont en quelque sorte, des biens communs. Ce n'est pas le rôle d'un bailleur social, surtout lorsqu'il est l'émanation de collectivités locales, que de mettre « sur le marché » des logements. Enfin, pour nombre de nos concitoyens, ce rêve de l'accession tourne souvent au cauchemar. Près de 800.000 personnes sont aujourd’hui dans des situations de surendettement, prises à la gorge par les banques qui regardent l'accession à la propriété comme une source de profits juteux et faciles. Les élus communistes s'opposent à ces ventes dans le parc locatif. Ils se prononcent pour la mise en place d'un grand service public du logement et de l'habitat.

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Ne vendons pas les logements sociaux !

le 27 mars 2011

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